Le cancer du sein est loin d'être une fatalité. En 2014, près de 12.000 femmes sont décédées à la suite d'un cancer du sein, d'après les chiffres de l'Institut national du cancer qui évalue à 50.000 le nombre de nouveaux cas détectés chaque année en France. Et pourtant : un dépistage régulier pourrait bel et bien vous sauver la vie.

Il apparaît que les femmes qui effectuent, à partir de 50 ans et jusqu'à 69 ans, une mammographie en moyenne tous les deux ans réduiraient de 40% le risque de mourir d'un cancer du sein, selon l'Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC), qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)

Aucun résultat significatif avant 50 ans

Cette étude, parue dans le New England Journal of Medicine, a été menée par des experts de seize pays. Ces derniers ont évalué les impacts positifs et négatifs des différentes méthodes de dépistage du cancer du sein en se basant sur l'analyse des données de onze essais cliniques et plus 40 études d'observations.

"Cette analyse importante devrait, espérons-le, rassurer les femmes dans le monde sur le fait que la mammographie sauve des vies et que le dépistage du cancer du sein est un outil essentiel pour accroître les diagnostics précoces et de ce fait réduire la mortalité", a déclaré le professeur Stephen Duffy, de l'Université Queen Mary à Londres, l'un des auteurs de l'étude.

Bientôt une mammographie numérique

Un certain nombre d'études montrent également une baisse significative du risque de décéder d'un cancer du sein en incitant les femmes de 70 à 74 ans à subir une mammographie régulièrement. En revanche, le dépistage régulier chez les femmes à la quarantaine ne donnent pas de résultats significatifs.

Preuve que les avantages de la mammographie surpassent de loin ses effets négatifs, tels que les résultats faux positifs, les résultats faux négatifs, le surdiagnostic et le surtraitement, ainsi que l’exposition au rayonnement qui peuvent potentiellement provoquer des cancers.

Toutefois, selon le professeur Stephen Duffy, "il faut poursuivre les efforts de recherche sur d'autres méthodes de dépistage comme la très prometteuse tomosynthèse en 3D, une mammographie numérique qui pourrait être plus adaptée pour sonder les tissus mammaires denses".

MATTHIEU DELACHARLERY de Metronews.fr